Politique GPC et processus de développement de mouvement
Éditer et affiner les idées de politiques, de modifications et de directives
G21-P003 Inciter les exploitations agricoles à accroître la biodiversité
Auteur
Peter Varty
Proposition
Le PVC propose que des paiements incitatifs soient versés aux agriculteurs pour qu’ils améliorent la biodiversité et la résilience écologique en : a) réservant au moins 3 % d’habitat naturel par exploitation, b) améliorant l’habitat naturel grâce à : i) des prairies, ii) la croissance des arbres, iii) des lignes de clôture avec des espèces indigènes mixtes reliant les parcelles d’habitat, iv) une taille optimale des champs et v) la diversité des cultures.
Objectifs
1) Maintenir ou accroître la biodiversité et les systèmes écologiques des espèces sauvages par une amélioration des habitats naturels, tout en renforçant la séquestration du carbone et la lutte contre les inondations et les sécheresses.
2) Développer un protocole scientifique pour établir un lien entre l’amélioration de l’habitat naturel dans les exploitations agricoles et les paiements appropriés.
Avantage
L’amélioration de l’habitat naturel se traduira par une plus grande biodiversité de nombreuses espèces sauvages souhaitables et renforcera la résilience écologique, de même que les services écologiques tels que la pollinisation, la lutte contre les nuisibles, le piégeage du carbone et la diminution des sécheresses et des inondations.
Commentaires d’appui de l’auteur.e
Environ 85 % des terres agricoles du Canada ont maintenu leur capacité d’habitat au cours des 15 dernières années, mais 14 % d’entre elles ont vu cette capacité diminuer au cours de la même période (1). « La grande majorité des espèces sauvages (près de 90 %) associées aux espaces agricoles dépendent de types de couverture végétale naturelle ou semi-naturelle, tels que les zones boisées, les zones humides ou les prairies, pour trouver des habitats de reproduction et d’alimentation essentiels (1). »
Il existe un précédent dans l’Union européenne, où on incite les agriculteurs à gérer leur exploitation de manière à ce que de 3 % à 7 % des terres agricoles soient des zones d’intérêt écologique. Cette amélioration de l’habitat naturel a permis d’atteindre environ 37 à 75 % de la richesse maximale des espèces (2), ce qui n’est pas encore optimal, mais il pourrait être bénéfique d’encourager la création d’un minimum de 3 % d’habitat naturel dans chaque exploitation agricole du Canada. Toutefois, les agriculteurs canadiens ne devraient pas avoir à supporter l’intégralité du coût du bien public que représente l’amélioration de la diversité grâce à un habitat naturel plus important sur les terres agricoles. Il est évident que des incitations gouvernementales doivent être mises en place.
Lenore Fahrig a observé « des augmentations constantes de la biodiversité après une diminution de la taille moyenne des champs (dans huit régions agricoles très différentes de cinq pays) pour un large éventail d’animaux sauvages (3). » L’arrivée des tracteurs autonomes pourrait aider à réduire la taille des champs, surtout si des mesures incitatives sont offertes. Un agriculteur pourra prochainement commander dix tracteurs faciles à faire tourner dans de petits champs, à partir d’un seul appareil, plutôt qu’un seul gros tracteur doté d’un équipement volumineux dans un grand champ. Les pratiques actuelles font augmenter la taille des champs (1).
Pour défendre la préservation des parcelles d’habitat, même de petite taille, Lenore Fahrig apporte la preuve qu’un modèle plus fragmenté d’un type d’habitat quelconque génère un plus grand brassage de ce type d’habitat avec d’autres types d’habitats (4). Elle constate que toutes les espèces ont réagi favorablement à une augmentation de l’habitat forestier, même par petites parcelles, et plaide pour que les politiques reconnaissent la valeur de conservation de toutes les parcelles d’habitat.
Il est scientifiquement prouvé qu’un habitat naturel amélioré se traduira par une plus grande biodiversité des espèces sauvages et améliorera la résilience écologique ainsi que les services écologiques (1, 2, 3, 4). On s’attend à ce que les mesures des caractéristiques des habitats naturels puissent être effectuées rapidement et à moindre coût, grâce à des capteurs aériens. Ces mesures peuvent être utilisées dans un protocole scientifique pour intégrer des gradations d’amélioration de l’habitat naturel dans les exploitations et ainsi attribuer des paiements appropriés.
1. Agriculture et Agroalimentaire Canada. 2020.
Indicateur de la capacité d’habitat faunique des terres agricoles. À lire sur https://www.agr.gc.ca/fra/agriculture-et-environnement/sols-et-terres/indicateur-de-la-capacite-d-habitat-faunique-des-terres-agricoles/?id=1462916293297
2. Cormont, A. et coll. 2016. « Landscape complexity and farmland biodiversity: Evaluating the CAP target on natural elements ».
J. Nature Conservation, 30: 19-26. https://doi.org/10.1016/j.jnc.2015.12.006
3. Fahrig, L. 2020. « Smaller farmer’s fields can reduce biodiversity loss and increase wild plants, birds, beetles and bats ».
The Conversation / La Conversation, juillet 2020. Disponible sur : https://theconversation.com/smaller-farmers-fields-can-reduce-biodiversi…
4. Fahrig, L. 2019. « Habitat fragmentation: A long and tangled tale. »
Global Ecology and Biogeography 28: 33-41. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/geb.12839
Valeur(s) Verts
Sagesse écologique, développement durable.
Lien avec la politique actuelle
Ajout à la politique actuelle du PVC.
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